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bouffée délirante
20 décembre 2012

Sept mois d'enfer

J’ai vécu un enfer. J’étais moi sans l’être. J’ai connu l’angoisse profonde et atroce qui déchire les boyaux. J’ai connu la peur et l’anxiété à chaque pied que je posais à terre. J’ai vécu l’enfer seule dans ma tête. J’étais une victime que chacun autour s’essayait plus ou moins à protéger ou à comprendre. Certains pourtant me haïssaient au point que je craignais pour ma vie. Je n’osais plus sortir mon chien. Cependant une part de moi me forçait à le faire, à faire comme si de rien n’était. J’interprétais chaque signe, chaque parole, chaque regard rencontrés. Tous entendaient mes pensées, toute l’humanité connaissait de moi jusqu’à mes fantasmes, mes envies, mes incapacités, mes fragilités. Ils savaient. Lorsque je sortais et que l’on me parlait, je savais que mon interlocuteur me connaissait davantage que ce qu’il aurait fallut. Mais je jouais le jeu de la vie. Lui, elle, eux aussi.

Dans mon histoire, il y avait des voix. Après avoir épuisé quelques possibilités : télépathie, morts qui parlent depuis l’au-delà… ne restaient plus que les extra-terrestres. Alors ce devaient être eux et tout autour de moi prenait sens. Tout. Le moindre texte qui me parvenait. Internet qui ne fonctionnait soudain plus après que j’ai engueulé mentalement les voix pour la ènième fois. Les discussions de mes voisins. Tout. Dans mon histoire personne n’avait le droit de me dire que eux aussi entendaient mes pensées et mes discussions mentales avec les extraterrestres. Si un seul terrien me le disait toute l’humanité mourrait. Un jour j’ai même cru que le soleil ne s’était pas levé tout à fait à sa place. Et puis mon compagnon a rigolé et m’a prouvé que si, à cette saison le soleil se levait bien à sa place. L’angoisse était très forte mais je me levais tout de même et je faisais bonne figure car la survie de l’humanité en dépendait.

Tout ceci a duré pendant un peu plus de six mois. J’avais refusé de prendre des cachets, pensant m’en sortir seule avec ma raison. Mais non. Ma raison avait déclaré forfait depuis longtemps. J’ai vécu un enfer. Un enfer indicible que pourtant je dis. Parce que d’autres le vivent et souffrent en silence.

Regardez le film « the truman show » et ajoutez-y une demi tonne d’angoisse en plus et vous vous approcherez de ce que j’ai vécu.

Mon cerveau m’a trahi. Mais je n’en ai pas d’autre, pas de disque dur externe sur ce modèle, désolé.

Alors je dois faire avec ce souvenir, ce traumatisme énorme.

 

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