Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

bouffée délirante

6 février 2014

petite rechute ?

Petite rechute, voix légères et surtout interprétation délirante... le tout en en étant toutafait consciente...  chiant. Est ce dû à la fatigue ??

Peut importe, je vais sans doute doubler la dose d'Abilify.... après coup de fil au toubib bien sûr.

Publicité
Publicité
24 janvier 2014

abilify

Tout d'abord merci pour vos messages, ça fait chaud au coeur de savoir qu'on est pas seule dans ce cas. Depuis quelques mois maintenant je suis passée sous Abilify en remplacement du Zyprexa. L'intérêt c'est que Abilify ne fait pas grossir, j'ai déjà perdu 7 kilo sur les 20 pris avec Zyprexa. On y croit... Pas de rechute juste quelques voix de temps à autres surtout la nuit. Je me sens moins "tenue" avec Abilify mais je suis beaucoup plus alerte et en forme. Je passe moins de temps à dormir je suis plus réveillée et réactive c'est un vrai plaisir. Si je ne fais pas de rechute alors vive Abilify !!

Je ne sais pas si un jour je pourrais me passer de médicaments, pour le moment ce n'est pas à l'ordre du jour et cela risque d'être le cas pendant plusieurs années... Mais je vis tout à fait normalement, je suis plutôt efficace au boulot voire même plus rapide que les autres depuis que je suis sous Abilify. Socialement ma vie est normale, quelques amis sont au courant de ma maladie notamment parce qu'ils m'ont vu lorsque j'étais au plus mal. Globalement ils ont du mal à comprendre que je prenne encore des médocs alors que j'ai l'air parfaitement normale. Une maladie qui ne se voit pas et c'est tant mieux.

17 juin 2013

Rechute

Après deux mois et demi sans traitement, j'ai rechuté. Une phase délirante aigue qui a duré environ 3 semaines le temps que les cachets fassent effet. J'ai cependant poursuivi mon activité professionnelle. Cela ne s'est pas trop vu, pas trop mais c'était particulièrement éprouvant de vivre un délire paranoïaque tout en essayant de rester "normale" aux yeux des autres...

Du coup j'ai attaqué avec 20 mg de zyrexa, et maintenant je suis à 15 mg... 

Connaîtrais-je à nouveau la vie sans zyprexa qui m'a fait bien grossir ? suspens...

14 février 2013

tout va bien

Nous sommes maintenant en février et je vais reprendre une activité professionnelle. Plus de zyprexa, plus d'effexor. L'humeur est bonne, plutôt joyeuse je dirais même... Un peu d'anxiété probablement mais c'est tout. J'ai retrouvé mes petits bobos d'avant la décompensation, ma migraine mensuelle et mes douleurs de dos. Rien de grave mais comme je n'avais plus ces petits soucis durant la période zyprexa et qu'ils sont réapparus juste après l'arrêt je me dis qu'ils sont essentiellement dûs à l'anxiété ou au stress. Rien de grave, j'envisage juste une thérapie pour cette anxiété maladive. L'anxiété m'aurait t-elle conduit jusqu'à cette décompensation ? Je n'en sais vraiment rien.. je m'interroge.

En tout cas je vais bien, pas d'angoisse, un peu de stress suivant les circonstances, mais rien de plus... pas de voix du tout, pas de déréalisation en vue, plus d'extra-terrestres... bref, la vie normale et un état d'être plutôt apaisé et heureux malgré les difficultés de la vie... la précarité, petit salaire etc... La vie quoi.

Si je n'écrit plus de message c'est que tout va bien. Sinon je reviendrais forcément vers ce blog pour écrire où j'en suis.

 

10 janvier 2013

du mieux, le sourire en plus

Depuis ce traitement sous zyprexa je me réveillais chaque matin avec des idées noires, de l'anxiété. Tout devenait un soucis inquiétant, menaçant. J'avais du mal à quitter le lit et j'y restais tard. Cela s'estompait au fil de la journée et le soir enfin j'étais plutôt positive. Depuis trois jours je me réveille de bonne humeur, cela ne m'était pas arrivé depuis plus d'un an et demi. Cela fait du bien. Je crois que mon cerveau doit produire à nouveau un anti-dépresseur naturel, c'est peut être la dopamine ou la sérotonine qui sont à nouveau captées. En tout cas c'est reposant, zen. Je suis pourtant aux aguets, je ne sais pas combien de temps cela va durer, mais je me sens globalement positive. Je suis un peu inquiète de savoir si je vais rechuter ou pas, si le délire va revenir ou pas, si je vais être capable de travailler sans la béquille zyprexa qui me lobotomisait un peu et me rendait plus docile. Mais malgré la météo pourrie et grise, malgré l'hiver, malgré l'inactivité c'est comme une éclaircie dans mon paysage. Une fraîcheur, une clarté que j'accueille avec plaisir. Le plaisir. C'est peut être aussi le mot, je retrouve la notion de plaisir tout simplement.

Publicité
Publicité
5 janvier 2013

Sevrage

J'ai totalement arrété le zyprexa depuis une semaine. J'ai des difficultés à m'endormir, je ne m'endors pas avant 3 ou 4 heures du matin. Ce soir je me sens vulnérable, fragile pas très loin de ressentir de l'angoisse. Je vois à nouveau la vie avec les mêmes yeux qu'avant et je me retrouve si l'on veut dans la même merde. Voilà pas très gai tout ça. D'ici un ou deux mois il me faudra retourner travailler à faire un travail totalement inintéressant et répétitif. Un travail manuel. J'ai tenu en étant sous zyprexa, tiendrais-je avec le retour de mes états d'âmes et de mes fragilités ? J'envisage un métier dans le secteur médical mais serais je à nouveau capable d'entrer en relation avec les gens, de les toucher comme lors de stages où j'étais encore sous zyprexa et anti-depresseurs?

La vie est plus facile sous zyprexa et anti-dépresseurs. Nos êtats d'âmes y sont monoblocs, sans nuance. On fait point. Avec un détachement énorme.

Je me sens comme un pantin à qui on vient de couper les fils. Débrouille toi maintenant, avance, reprends le court merdique de ta vie mais sans filet, sans ce détachement qui repose la tête et les nerfs.

Demain j'irais marcher, prendre l'air et ça ira peut être mieux. Il me faut ré-apprivoiser mes affects, mes peurs, mes doutes.

23 décembre 2012

I'm back

Emotions et mémorisation sont liées, émotions et apprentissage, émotions et compréhension sont liés, la compréhension engendrant elle-même une émotion.. bref, pour comprendre, apprendre, écrire et créer il faut des émotions et des états d'âme. Mes états d'âme reviennent lentement mais ils reviennent. Mes réactions émotionnelles frappent à nouveau à la porte et du coup je me remets à écrire et à être tout simplement. I'm (presque) back quoi !

22 décembre 2012

Les voix

Elles sont apparues dès le début de la bouffée délirante mais sont restée bien après. Au début il s'agissait d'une seule voix, à la tessiture très agréable d'ailleurs, envoûtante, séduisante. Une belle voix d'homme. Et puis il y a eu des voix métalliques qui m'ont fait penser à des extra-terrestres. Et des voix de gens de ma famille ou d'amis. Par moment elles étaient très nombreuses à d'autres il n'y en avait qu'une seule à s'exprimer. Et puis petit à petit ces voix se sont « déshumanisées ». Je ne les entendaient que dans les bruits environnants : le bruit d'un radiateur, le bruit du vent essentiellement, le bruit des moteurs quels qu'ils soient : voiture, sèche-cheveux... Je les entendais essentiellement dans les bruits de fond. Malgré leur caractère déshumanisé, c'est à dire sans tessiture humaine, je distinguais une voix d'homme et une voix de femme.

Au plus fort de mon délire, la première semaine, je luttais contre, intensément. Je me sentais violée mentalement et luttais pour que ces voix s'en aillent, les insultant mentalement, je leur répondais sans articuler un seul son, juste par la pensée. Et puis le temps a passé et mon opposition a été moins virulente, moins violente et les voix elles-même devenaient moins violentes mais pas forcément l'angoisse qui elle était très forte. Par moment je confondais les voix entendues dans ma tête et les voix plus ou moins bien perçues -extérieures- que j'interprétais et qui avaient un rôle dans mon délire.

Je dois avouer que j'ai eu des fous rires aussi par moment. Les voix avaient beaucoup d'humour. Il m'a semblé qu'elles en avaient plus que moi d'ailleurs. A d'autres moments elles étaient infantilisantes et je me vexais. Elles se mettaient aussi à chanter des chansonnettes pour enfants.

Autant elles sont apparues brusquement, autant elles sont parties lentement, très progressivement. A la fin ce n'était plus qu'un charabia incompréhensible. Je sentais qu'elles étaient là, que c'était elles qui s'exprimaient mais je ne les comprenais plus, cela devenait doucement inaudible.

Aujourd'hui je peux entendre le vent, l'écouter sans qu'il me parle, je peux conduire sans entendre des discours dans le bruit du moteur. Pourtant j'écoute encore, je suis aux aguets j'essaie de discerner des syllabes dans le vent mais non, c'est fini, il n'y a plus de sens, il n'y a plus de voix.

21 décembre 2012

Des coccinelles au Zyprexa

Ce printemps là des coccinelles sont arrivées en masse. Il y en avait partout au sol et sur les herbes. Parfois quelques unes étaient prisonnières de mes cheveux. C'était joli, poétique, sauf que la plupart mourraient écrasées sous les chaussures des promeneurs. Cette mini invasion avait même fait l'objet d'un reportage au journal télévisé.

Mais dans ma réalité les coccinelles en masse était un message des extra-terrestres. Ainsi ils nous faisaient comprendre leur pouvoir sur les espèces. Leur pouvoir sur notre environnement. Et puis toutes ces coccinelles c'était aussi un message lié à l'eau que je buvais alors : la vittel. Sur les bouteilles il y a une petite coccinelle. Et Vittel, vit-elle ? Vit-elle encore ?

Si je mourrais l'espèce entière serait décimée. Pas l'espèce des coccinelles, celle des hommes.

Ainsi dans mon délire l'humanité devait se soucier de me garder en vie. J'étais une otage. Otage des voix, otage des sensations que me faisaient endurer les extra-terrestres, otage de tous ces mini scénario mis en place pour s'assurer de ma bonne santé mentale. Oui, j'interprétais tout ce qui se passait autour de moi. Et régulièrement j'étais testée. Je revivais des émotions de mon enfance, des trucs inconscients auxquels je n'avais pas tout à fait accès. Parfois je me suis effondrée en larmes sans trop savoir pourquoi. Je savais seulement que l'on me testait. En fait ces tests avaient pour vocation de montrer au reste de l'humanité que j'étais bien sous l'emprise d'extra-terrestres et non sous l'emprise d'un délire. La possibilité du délire s'auto-verrouillait ainsi. Le doute que je croyais pouvoir préserver au début était ainsi complément anéanti.

Ces « tests » étaient très éprouvants mentalement. Ils m'épuisaient littéralement, me demandaient beaucoup d'énergie intellectuelle. Ce phénomène est bien expliqué dans la vidéo que j'ai mis dans la catégorie « c'est quoi ? ». La dopamine en trop grande quantité nous fait tout interpréter. Et étant plutôt logique, je construisais un film plutôt cohérent dans la mesure où à partir du moment où l'on met des extra-terrestres dans un scénario tout devient possible. Pratique les extra-terrestres, ingénieux même car dès lors tout peut arriver.

Pendant ces tests je devais faire comme si de rien était, je jouais le jeu de la vie, parfois je laissais échapper un «  ouais, bon ça va bien maintenant, ça suffit », ou bien je soupirais beaucoup parce que j'en avais vraiment marre de tout cela. A part mes proches qui étaient au courant que j'avais pété un plomb, les autres ne se doutaient de rien. Je me comportais normalement, discutais peu mais normalement. Parfois ce double jeu m'amusait même. Parfois j'avais des fous rires mais la plupart du temps j'étais terrorisée. En fait je réagissais comme si nous étions sous un régime d'occupation.

Il s'en est passé des choses dans ma tête pendant ces sept mois. De tous les scénario possibles du début, c'est celui des extra-terrestres qui s'est finalement développé. En fait dans l'état délirant je me racontais des histoires dont je faisais partie. Un peu à la manière des livres dont vous êtes le héros.

 

Je me réveillais le matin avec les voix, je m'endormais avec les voix, souvent à bout de nerfs entre deux ou trois rêves terrifiants et particulièrement angoissants. Chaque nuit était un marathon nerveux d'ailleurs. Je me battais mentalement avec les voix, je leur opposais ma logique mais elles étaient plus fortes, et mes émotions et mon angoisse démesurée. C'était épuisant.

 

Dans mon scénario délirant, par moments il fallait que je choisisse entre faire comme s'il s'agissait d'une maladie mentale -- ce qui pour moi revenait à avouer devant le monde entier que j'étais folle, puisque le monde entier entendait mes pensées,-- ou bien continuer à lutter et prouver ainsi que je n'étais pas folle et toujours très logique.

 

Et puis je demandais régulièrement aux voix quand elles partiraient, quand elles cesseraient de me tester, de me tourmenter. Elles me donnaient des délais, des dates qu'elles ne respectaient jamais. Elles plaisantaient beaucoup, esquivaient, se moquaient de moi. Et puis une date revenait souvent : celle de mon anniversaire. Je me demandais s'il s'agissait de l'anniversaire de leur arrivée ou de mon anniversaire. Elle confirmèrent qu'il s'agissait de mon anniversaire. Alors j'ai attendu cette date avec impatience. Le jour de mon anniversaire est venu et elles étaient toujours là. Alors j'ai cherché le numéro de téléphone d'une psychiatre dans l'annuaire et j'ai expliqué mon cas : j'entendais des voix. J'eus un rendez-vous trois jours plus tard. Trois jours plus tard j'avalais enfin mon premier cachet de Zyprexa.

21 décembre 2012

lutter contre le délire

Voici un petit texte écrit pendant la phase délirante, je croyais pouvoir lutter seule.

 

L’aurore tarde parfois à venir lorsque le sommeil se dérobe. Les journées s’enchaînent, les minutes dévalent une pente vertigineuse, et les angoisses s’enroulent en un ruban de moëbius.

L’aurore tarde et puis lentement la clarté revient après milles combats menés contre la folie. Le discernement, ou ce qu’il en restera après la bataille, fera le soldat vainqueur.

Le discernement, la logique, le bon sens, demeurent les seules armes du petit soldat. Une armée muette entends ses cris, ses luttes, ses vanités et autres billevesées. De la plus noble à la plus crasse les pensées s’enchaînent dans un ballet ignoble et interrompu.

Le petit soldat s’accroche à sa pensée c’est sa seule nourriture, sa seule motivation. Sa pensée est sa condition, sa présence au monde, le garant de son existence.

Publicité
Publicité
1 2 > >>
bouffée délirante
Publicité
Archives
Publicité